En fin de semaine, j'ai craqué. En plus d'un névralgie que je dois faire traiter (une sinusite?), toutes les petites tâches à accomplir se sont tranformées en montagne: planifier un trajet de bus-métro, décider quels vêtements j'allais mettre pour sortir en pensant que j'allaiterais éventuellement, comment habiller petit loup selon la température chaud-froid-soleil-pluie) C'était trop. Et j'étais incapable de faire place à un imprévu à travers tout ça.
Je n'en pouvais plus d'avoir à penser à ces éléments routiniers. J'ai annulé mes sorties. J'ai choisi de rester enfermée dans ma chambre plutôt que d'aller rire avec des amis dans un parc. Je suis fatiguée, pas physiquement mais mentalement. Et je n'aime pas imposer ma mauvaise humeur à des gens que j'apprécie.
J'ai essayé de me changer les idées et de penser à des instants qui me font du bien. Je me suis achetée un maki de printemps au saumon et j'ai décidé que les bandes dessinées de ''Paul'' seraient ma nouvelle thérapie. (Merci Ben - ça m'a donnée le gôut de me lancer là-dedans quand j'ai vu la chouette dédicace dans ton livre, vendredi dernier) Bon, je ne veux pas trop lui en mettre sur les épaules à ce Paul, mais il me permet ou permettra de m'évader un peu de mon quotidien.
Lâcher prise, même si ce n'est que de très courte durée.
Une bouffée d'air avant de replonger.
Comme un genre de mantra...
Mais c'est tellement plus facile à dire/écrire qu'à faire!
Bon début de semaine!
***Merci à Vincent pour sa longue sieste de ce matin...
et un gros merci à Chéri qui me supporte là-dedans.
Bonjour Kateri,
RépondreSupprimerC'est Alexina! Je lis de temps en temps tes jolies pensées, agrémentées de couleurs et de créativité. Ça me fait toujours plaisir de te redécouvrir.
Je veux tendre la main - pour te dire que je trouve que tu es fantastique. Pour te dire que je te comprends. Que oui, c'est pas facile. Bravo, tu en fais déjà tant! et c'est correct d'être débordée, c'est correct de craquer. C'est bon de le partager aussi.
On trouve tous nos petits trucs pour passer au travers de ces premières années choc/émerveillment. Je pense que dans la société dans laquelle on vit, on est mal préparé à comprendre ce qui va arriver, on se retrouve très très isolé dans l'univers de parentalité et surtout, avec toute la richesse du matérialisme et les pressions psychosociales, c'est dur de voir clairement quelles sont les priorités.
Ma petite a 14 mois et je commence tout juste à trouver un ilôt de paix. Le bonheur a toujours été là, le délice des moments avec elle ne se sont jamais estompés. Mais il faut trouver une façon de vivre pleinement son soi, car il y a le risque de se perdre. Et ça prend du temps. Je crois personnellement que nous sommes débordés par trop d'options. J'ai décidé de réduire réduire, réduire. En vaisselle, en linge, en activités. Tout ce que je trouve, je me demande: Est-ce que j'ai réellement besoin de ça? Pour moi, pour ma famille? Est-ce que ça vaut la peine de le traîner pendant des ans? Si je ne l'ai pas porté depuis un mois, je le donne. Si je ne l'ai jamais lu, je le donne (oui, j'ai débarassé une quinzaine de boîtes de livres précieux! Mais il y a des bibliothèques....) J'ai maintenant moins de ménage. Moins de choix aussi. Moins de choix qui m'empêchent de voir ce qui compte, des choix qui ne grugent plus mon temps. J'ai gardé ma laine - j'adore tricoter. J'ai gardé mes morceaux de linges préférés - je ne me déteste plus quand je m'habille (et je n'essaie pas 10 habits différents). J'ai rangé ailleurs tout le linge qui peut amener une possibilité de complication à l'allaitement - les fois que j'ai été tenté par ces morceaux, je l'ai toujours regretté. J'ai seulement une étagère de livres que je consulte régulièrement. Enfin, tu comprends la méthode.
Hier, nous avons décidés de faire une sortie en vélo, en famille. Incroyablement, cela a pu être réalisé en quelques minutes. C'était magique. Parce que j'ai passé plus de temps à vivre quelque chose au présent, que de penser au passé incomplet, au futur à faire.
Fait ce qui compte le plus pour toi - tu pourras te sentir valorisée. Accepte que les autres choses moins importantes ne seront jamais fait à la vitesse d'auparavant. Débarasses-en si tu peux.
Et si jamais tu veux passer du temps avec une autre mère qui comprend tellement et qui veut bien écouter tes bobos pour mieux voir les beautés, je suis là. Grosse bise.
Merci Alexina pour ce magnifique témoignage.
RépondreSupprimerJe te donne des nouvelles dès que je réussis à me débarasser de ma névralgie qui me gruge de l'énergie. xx